Georges Canguilhem

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Georges Canguilhem
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Georges Jean Bernard CanguilhemVoir et modifier les données sur Wikidata
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Georges Canguilhem, né le à Castelnaudary et mort le à Marly-le-Roi, est un philosophe et résistant français. Normalien agrégé et docteur en médecine ayant refusé d'exercer, il dirige l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST) de 1956 à 1971 à la suite de Gaston Bachelard.

Consacrée à l'épistémologie et à l'histoire des sciences, précisément à l'accession de la biologie, de la médecine, de la psychologie au statut de science, son œuvre, notamment Le Normal et le Pathologique et La Connaissance de la vie, relève d'une exigence éthique voire héroïque qui refuse de réduire le vivant aux mesures physicochimiques ou comportementalistes de celui-ci et par là d'imposer une norme, nécessaire à la science mais non suffisante pour l'individu. Inspirée par Jean Cavaillès critiquant la phénoménologie husserlienne, elle se nourrit de la dénonciation faite par Karl Marx du scientisme allemand et a une influence fondamentale sur la génération postmoderne qui a animé le mouvement contestataire dit de la French Theory et fait Mai 68, en particulier Michel Foucault et Pierre Bourdieu, dont Canguilhem fut directeur de thèse de doctorat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de l'école de la République (1904-1924)[modifier | modifier le code]

Georges Bernard Canguilhem est le fils d'un tailleur travaillant dans la campagne et sorti de sa condition paysanne par cet artisanat[3]. Il a dix ans quand son grand-père maternel meurt, laissant à sa fille une ferme située à Orgibet[3], dans le Couserans. C'est la guerre et ses pénuries. Il est mis à contribution pour faire les labours sur le terrain dont sa mère a hérité et apprendre auprès du métayer[4] le métier de paysan. Il conservera toute sa vie l'accent rocailleux de son Languedoc natal[3].

Il accomplit au lycée de Castelnaudary une scolarité brillante et en , le baccalauréat passé avec un an d'avance, se voit proposer une bourse pour poursuivre en classe préparatoire à Montpellier, qu'il refuse[4]. C'est pour présenter sa candidature au lycée Henri-IV, à Paris, et préparer le concours d'entrée à l'École normale supérieure. Il y est admis en hypokhâgne et reçoit en compensation une bourse d'honneur délivrée par le conseil de l'établissement, bientôt doublée de la même bourse nationale[4]. En khâgne, il a pour professeur Alain. Celui ci, partisan mal compris de la dissuasion armée[5] qui préconisera en 1939 la riposte militaire[6], conforte l'engagement initial de son jeune étudiant dans son antimilitarisme.

Normalien contestataire (1924-1929)[modifier | modifier le code]

L'étudiant Canguilhem.

En 1924, « le petit Cang » intègre la section Lettres de l'École normale supérieure dans la promotion de Daniel Lagache, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre et Paul Nizan. L'année suivante, pour compléter son indemnité de fonctionnaire stagiaire, il trouve, par l'entregent d'Alain, de Michel Alexandre, qui fut lui aussi son professeur de philosophie à Louis-le-Grand, et de Jeanne, femme de ce dernier et sœur de Maurice Halbwachs, à travailler comme répétiteur pour les filles de l'écrivain Jean-Richard Bloch[7], Claude et France Bloch. Avec le père de celles-ci, éditorialiste de la revue Europe proche de Romain Rolland, il partage des interrogations sur le sens de l'engagement de l'intellectuel.

À l'ENS, Georges Canguilhem fréquente le Centre de documentation sociale, CDS, que dirige Célestin Bouglé, précurseur de la sociologie française. C'est un centre de documentation financé par Albert Kahn qui préfigure l'École des hautes études en sciences sociales et attire la jeune génération. S’intéresser aux réalités sociales, c'est, comme le fera plus violemment Paul Nizan[8], rompre avec l'intellectualisme des maîtres tels que Léon Brunschvicg[9]. C'est à Célestin Bouglé que Georges Canguilhem demande de diriger, en Sorbonne, son diplôme d’études supérieures, étape requise pour qui veut passer l'agrégation. Il soutient son mémoire[10], sur le positivisme, en 1926.

En [11], à la suite des protestations publiques du pacifiste Michel Alexandre[12], il joint son nom[13] à ceux des cinquante trois autres élèves de l'ENS signant la pétition[14] rédigée par Alain contre l'article de la loi de réarmement[15] préparée par le député SFIO Joseph Paul-Boncour qui prescrit le rétablissement de la censure en cas de mobilisation[16]. L'affaire intervient au moment où sont organisées d'importantes manifestations en faveur de Sacco et Vanzetti.

Quelques semaines plus tard, cette même année 1927, il est reçu à l'agrégation de philosophie, deuxième derrière Paul Vignaux, devant Jean Lacroix et Jean Cavaillès[17]. En , il commence, comme simple canonnier conducteur, son année de service militaire, qui est prolongée six mois, jusqu'en , pour raison disciplinaire, mais au grade, modeste, de brigadier[18].

Enseignant (1929-1940)[modifier | modifier le code]

Georges Canguilhem commence sa carrière d'enseignant à la rentrée 1929, à Charleville, et prend l'habitude de passer une partie des vacances d'été dans la maison de campagne de son ami Jean Richard Bloch, La Mérigote[4]. L'année suivante, l'expérience au lycée d'Albi se passe mal et il prend en 1931 une année sabbatique[7] pour s'essayer au journalisme en remplaçant Jean-Richard Bloch à la direction de la revue Europe. Il y défend des positions polémiques dénonçant la guerre et le militarisme comme étant l'essence de « l'ordre bourgeois »[19]. C'est alors qu'il épouse une collègue, Simone Anthériou (1905-2001) avec qui il aura trois enfants.

Il réintègre l'Éducation nationale à la rentrée 1932, au lycée de Douai. Il a été nommé au lycée de Valenciennes, quand, à la suite de la fusillade du 6 février 1934, il adhère au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes[20], au pacifisme duquel il restera, contrairement à Paul Langevin et aux Communistes, fidèle jusqu'au déclenchement de la guerre[4].

Désormais père de famille titularisé au lycée Henri-IV de Béziers, il y enseigne de l'automne 1934 à l'été 1936 et retrouve son Midi rouge natal. Trop anarchiste et attaché au primat de l'individu sur le collectif pour adhérer à aucun parti politique, c'est en « compagnon de route » qu'il donne des cours au Collège du Travail de la CGT et qu'il anime le Cercle d’études sociales de la Fédération de l'Hérault du PCF[21], importante section qui milite plus que d'autres pour le soutien à la République d'Espagne.

Pour la rentrée 1936, il obtient une khâgne au lycée Fermat de Toulouse. Il impose à ses classes, philosophies et lettres supérieures, une pédagogie directive et austère, interdisant la prise de notes, refusant de noter les résumés obligatoires, privilégiant le ronéotype[22] et exigeant une exégèse argumentée. Il envisage toutefois une reconversion professionnelle et, tout en enseignant au lycée Fermat, commence le long cursus des études de médecine.

Résistance (1940 - 1944)[modifier | modifier le code]

Refus de Vichy (septembre 1940 - juillet 1941)[modifier | modifier le code]

Fin , alors que s'instaure le régime de Vichy, Georges Canguilhem adresse sa démission au recteur de l'Académie de Toulouse, Robert Deltheil, en prétextant officiellement une « convenance personnelle » mais en expliquant qu'« il n'a pas passé l'agrégation de philosophie pour enseigner Travail, Famille, Patrie. »[23]

Quelques jours plus tard, en octobre, Ignace Meyerson, venant de l'École pratique des hautes études, prend son nouveau poste à la Faculté de Lettres de Toulouse. Son élève Jean-Pierre Vernant, terminant son service militaire, prend le poste laissé vacant au lycée Fermat. Début décembre, Jean Cavaillès, de Clermont-Ferrand où il enseigne depuis que l'université de Strasbourg s'y est repliée, prend contact avec son collègue Ignace Meyerson. Celui ci se trouve en butte avec une administration zélée qui, par antisémitisme, refuse de le rémunérer au prétexte d'un « statut des Juifs » qui n'a pourtant pas encore reçu de décret d'application. Jean Cavaillès recherche des volontaires pour diffuser des tracts qu'il rédige avec Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Lucie Samuel[24] dénonçant la trahison de Pétain et des soutiens de celui ci. Emmanuel d'Astier de la Vigerie a appelé cette opposition clandestine la Dernière Colonne.

Georges Canguilhem[24] se retrouve dans la petite centaine de sympathisants[25] de la Dernière Colonne qui, à travers la Zone sud, forment alors le noyau du futur mouvement de résistance Libération, du nom choisi par Jean Cavaillès[26] pour leur bulletin de liaison diffusé à partir de à cent mil exemplaires, Libération.

Universitaire résistant (août 1941 - novembre 1943)[modifier | modifier le code]

En [27], Jean Cavaillès, qui s'est fait nommer à Paris, en Sorbonne, par Gaston Bachelard, pour développer le réseau en Zone nord, demande à Georges Canguilhem de le remplacer, tant dans ses fonctions éditoriales au sein du journal[28] qu'à son poste de maître de conférences. Il s'agit d'assurer un cours de philosophie générale, un des quatre enseignements que supervise depuis 1919 le titulaire de la chaire de philosophie, Émile Baudin, lequel se retirera pour raisons de santé en [29]. Jean Cavaillès le complétait d'un cours de logique, mais le suppléant est compétent en biologie, pas en mathématiques.

Quant à Libération, dès le mois d'octobre, l'argent jusqu'alors fourni par Georges Zérapha vient à manquer. Un secours financier arrive opportunément le mois suivant, porté par l'agent du BCRA Yvon Morandat. Quant aux relations avec les étudiants, ceux ci, échaudés par les arrestations qui ont suivi la campagne d'affichage de , préfèrent se tourner vers le réseau plus attentiste Liberté[30], fondé lui aussi à Clermont-Ferrand en [31].

Parallèlement, Georges Canguilhem poursuit ses études de médecine, dans des conditions matérielles et universitaires difficiles. C'est sa femme Simone, enseignante, qui, depuis que son mari a démissionné, assure l'ordinaire[32]. Durant l'année 1941-1942, il suit notamment le cours de son condisciple Daniel Lagache, qui lui fait découvrir l'œuvre du psychiatre Kurt Goldstein[33]. En 1941-1942, il suit les cours du physiologiste Charles Kayser et de l'histologiste Marc Klein tout en rassemblant une importante documentation pour sa thèse de médecine[33]. Il intitule les séminaires de philosophie générale qu'il donne au cours de l'année 1942-1943 « Caractère normatif de la pensée philosophique » et « Le normal et le problème des mentalités ». En 1943, devant un jury présidé par le professeur de pharmacologie alsacien Alfred Schwarz, il soutient celle ci, Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique. Il y examine les concepts qui ont présidé à la naissance de la médecine moderne, principalement à travers les œuvres d'Auguste Comte, de Claude Bernard, de René Leriche et de Kurt Goldstein. L'ouvrage, doublé de Nouvelles Réflexions sur le normal et le pathologique, sera réédité en 1966 sous le titre de Le Normal et le Pathologique.

Entretemps, le , Libération-Sud a rejoint le mouvement Combat, dont le représentant, Henry Ingrand, est devenu en mars le chef régional de ce qui s'appelle désormais les Mouvements unis de la Résistance. En revanche Libération-Nord, où les socialistes se méfient du gaullisme, ont refusé d'intégrer les MUR[34]. Jean Cavaillès, par « logique », avait rompu dès avec cette ligne de la désunion, en dépit de ses désaccords avec Charles de Gaulle[35] et des insuffisances de la France libre[36] dont son réseau Cohors a à pâtir[37]. Libération-Sud est représenté au sein de l'état-major régional des MUR par Jean Rochon[38], le journaliste de La Montagne qui avait fait tirer à dix mille exemplaires le premier numéro de Libération en .

Délégué régional de Libération Sud (novembre 1943 - mai 1944)[modifier | modifier le code]

En , repéré par la Gestapo, Jean Rochon part se cacher, à Paulhaguet. C'est Georges Canguilhem, sous le pseudonyme de Lafont, qui en cas de besoin assurera l'intérim à la direction locale de Libération-Sud[38].

La Zone sud a été envahie depuis un an quand est déclenchée la rafle dite du 25 novembre 1943, dans les locaux mêmes de l'université de Strasbourg. Dans un couloir, un gestapiste abat Paul Collomp, professeur de papyrologie. Cent dix des personnes arrêtées, dont les Alsaciens, seront déportées. Georges Canguilhem ne retournera pas à l'université. Il s'investit dans l'organisation d'un service de santé pour les maquisards, autour duquel sont mobilisés les médecins Paul Reiss et Louis Mallet, les pharmaciens Pierre Nugou et Anne Marie Menut, mais aussi des jeunes volontaire, Roger Guignard, Marcel Chomard, Fernand Lafaye, Charles Berenholc, Jean Simon, Laurette Meyer[38]... Quelques semaines plus tard, au début de l’année 1944, il mettra en place à Maurines, petit village de l'Aubrac, une infirmerie clandestine.

Le , il assiste à la réunion d'état-major régional des MUR en remplacement de Jean Rochon[38]. En février, celui ci est appelé depuis sa cachette à l'état-major central de l'Armée secrète, à Paris. Georges Canguilhem doit de nouveau représenter Libération-Sud lors de la réunion du [38].

Le Mur d'Auvergne, no 1 à 10, propagande locale de la Résistance unifiée, au sein de laquelle Georges Canguilhem représente Libération.

Lors de la troisième réunion, qui se tient du [39] au dans la ferme du Boitout à Sainte-Marguerite, près de Paulhaguet, Henry Ingrand est présent ainsi que de nombreux autres délégués, Maurice Jouanneau[40], pour Franc-Tireur, Raymond Perrier, pour le Mouvement ouvrier français, Jean Butez, pour le PS, Pierre Girardot et Roger Vallon, pour le PCF, Charles Eldin pour Front National, Robert Huguet pour les maquis d'Auvergne, les FTPF, de loin les plus nombreux, faisant bande à part[39]. Les chefs départementaux, René Ribière pour l'Allier, Jean Lépine et Pierre Couthon pour le Cantal, Serge Zapalski pour la Haute-Loire, ont été convoqués[39] dans l'optique d'une mobilisation générale. Georges Canguilhem fait adopter une proposition de réorganisation qui efface les divisions en regroupant les fonctions politiques d'une part, les fonctions militaires d'autre part de chacun des groupes composant le MUR[38]. « Il faut, en raison de l'aspect exceptionnel que va prendre désormais l'action R 6, une seule et même personne pour présider ces deux états-majors, ce qui aura l'avantage de servir d'élément de coordination et de bien marquer la prépondérance du pouvoir civil sur le militaire »[41]. Henry Ingrand est élu président des deux états-majors, Émile Coulaudon, nommé chef militaire régional, Georges Canguilhem, chef de l'état-major politique[38], c'est-à-dire dans l'esprit de celui ci, qui a gardé sa détestation des armes, le garant civil de la légitimité de l'action militaire.

En rentrant à Clermont-Ferrand, celui ci est interpellé à Chamalières par une patrouille allemande. C'est le couvre feu. Il est mis en joue[38].

Dans le courant du mois de mai, Émile Coulaudon rassemble peu à peu les FFI dans les monts de la Margeride. Les jeunes gens arrivent seuls ou en groupes, souvent en train, depuis Clermont-Ferrand mais aussi de la campagne. Ils sont répartis en quinze compagnies dans un rayon de dix kilomètres. De l'armement est parachuté par le SOE, trois mille fusils ou mitraillettes, cent cinquante fusils-mitrailleurs, quelques bazookas, trois ou quatre milliers de grenades, des munitions, des explosifs.

Médecin du maquis (juin - septembre 1944)[modifier | modifier le code]

Le , à l'annonce du débarquement de Normandie, Georges Canguilhem rejoint Émile Coulaudon dans la Margeride[38], où le 2 une colonne de supplétifs azerbaïdjanais de la Wehrmacht a été repoussée. Le 9, il est intégré à l'armée, au grade de lieutenant SSA[38]. C'est donc sous les ordres du « colonel Gaspard » que durant la bataille du Mont Mouchet, le , il assure avec le professeur Paul Reiss le service de santé, la pharmacie étant mise en place par le lieutenant Anne Marie Menut. L'opération, en dépit de l'avantage tactique et du courage des partisans, est un désastre. Le 11, il y a plus de cent morts. Georges Canguilhem organise sous le feu de l'Ostlegion l'évacuation de dizaines de FFI vers l'hôpital de campagne qu'il a préparé la veille[38] à Lavoûte-Chilhac[42], une trentaine de kilomètres au nord du mont Mouchet.

Dès le 12, il fait transférer une soixantaine[42] de blessés vers l'infirmerie clandestine de Maurines[38], à une quarantaine de kilomètres au sud est du mont Mouchet par une route montagneuse. Des unités de la brigade Jesser sont à leur poursuite. Les combats continuent au nord de Maurines, dans la vallée de la Truyère. Le 20, des chars allemands appuyés par de l'artillerie et des avions attaquent le réduit[42]. A vingt deux heures, l'ordre d'évacuation est donné[42]. Le franchissement de la rivière encaissée du Bès se fait de nuit à dos d'hommes via la passerelle de l'usine sidérurgique qui se trouve là[42].

Le service de santé parvient à s'installer le 21 dans la mairie de la commune voisine d'Albaret-le-Comtal. C'est là que le professeur Paul Reiss et Georges Canguilhem, assistés par la prière du curé de la paroisse, s'improvisent chirurgiens pour procéder à une amputation d'urgence[38]. Les charrettes à bœufs des paysans réquisitionnées[38] par le maire dès la nuit précédente[42] sont réparties en deux convois humanitaires improvisés, qui poursuivent la fuite vers l'est. Les blessés les plus fragiles restent en arrière sous la conduite de Paul Reiss, Georges Canguilhem, Anne Marie Menut et le mari de celle ci[42], Max Menut, lui aussi étudiant en pharmacie. Dans l'après midi du 22[42], cette queue de convoi se trouve encore à huit kilomètres au nord est d'Albaret, à Saint-Just. Elle est signalée par un collaborationniste de Saint-Chély-d'Apcher[42] et encerclée à hauteur de la ferme d'Estremiac[43]. Au cours de l'assaut, les invalides périssent[42]. Paul Reiss est tué ainsi que le père d'Anne Marie Menut, Fernand Lafaye[42]. Celle ci, blessée, est capturée mitraillette à la main[44]. Georges Canguilhem échappe au massacre en se cachant dans le ruisseau d'Arcomie[42], qui s'écoule au milieu des bois cinq mètres en arrière.

L'hôpital psychiatrique aménagé depuis 1823 dans le château de Saint-Alban, lieu d'un changement paradigmatique de la psychiatrie auquel Canguilhem assiste en juillet 1944.

Il rejoint la tête de la colonne et la conduit jusqu'à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban, asile des persécutés, des artistes et des résistants que dirige Lucien Bonnafé et qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud est, dans le Gévaudan. Pendant quelques semaines, les blessés de guerre sont plus nombreux que les patients psychotiques mais, le temps de ce séjour à Saint Alban, le « docteur Lafont » participe aux réunions animées par François Tosquelles au cours desquelles est réinventée dans la ligne de Jacques Lacan une psychiatrie orientée par la psychanalyse, origine de la psychothérapie institutionnelle.

De retour dans le Brivadois, auprès de sa femme et ses enfants, il regagne début septembre Clermont-Ferrand, d'où Henry Ingrand, nouvellement nommé par le Gouvernement provisoire commissaire de la République, le mandate pour une mission secrète à Vichy[45], que Pétain a quitté le sous escorte de la Wehrmacht. Le , André Diethelm, ministre de la guerre nouvellement nommé au sein du gouvernement de Charles de Gaulle, lui attribue la croix de guerre.

De la Résistance à Mai 68 (1945-1971)[modifier | modifier le code]

À la rentrée 1945, Jean Cavaillès n'ayant pas survécu, Georges Canguilhem reprend son poste de maître de conférences, désormais à Strasbourg. Il prend la place du mort, position qui ne cessera de l'interroger sur le sens de l'héroïsme[46].

En 1948, il est promu inspecteur général de l'Instruction publique, chargé de l’administration des inspecteurs en matière de philosophie, Georges Gusdorf lui succédant au sein de l'université de Strasbourg. Ce poste de haut fonctionnaire lui laisse le loisir de préparer sa thèse de doctorat de philosophie, qu'âgé de cinquante et un an, il soutient en 1955 et qui est aussitôt publiée[47].

« Le Cang » donnait ses cours dans une petite salle de l'IHPST, 23 rue du Four, le bâtiment rose sur la droite.

Il est alors nommé professeur en Sorbonne et succède à Gaston Bachelard à la direction de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques, poste qu'il occupera jusqu'à la retraite, en 1971. À l'automne de cette année 1955, il soutient l'appel lancé à l'initiative de Robert Antelme, Dionys Mascolo, Louis-René des Forêts et Edgar Morin par Jean Cassou contre la poursuite de la guerre d'Algérie[48] et cinq ans plus tard, il souscrit, aux côtés de quelques autres professeurs de renom, à la pétition de la Fédération de l'Éducation nationale appelant à reconnaître l'indépendance de l'Algérie[49].

Il compte parmi ses élèves et disciples Patrick Vauday, Michel Foucault (qui lui demande d'être le rapporteur de sa thèse Folie et déraison : histoire de la folie à l'âge classique), François Dagognet, Gilles Deleuze, José Cabanis, Jean Svagelski et dans la génération suivante Camille Limoges, Dominique Lecourt, Donna Haraway, Claude Debru.

Figure de l'intelligentsia (1972-1995)[modifier | modifier le code]

À la suite du coup d'état du général Jaruzelski, en , il est une des figures de l’intelligentsia française donnant visage aux quatre mille cent cinquante chercheurs, techniciens et administratifs des organismes de recherche, appelant, à l'initiative de Jacques Le Goff, le gouvernement à soutenir Solidarność[50].

En décembre 1990, un colloque est organisé au Palais de la découverte sous le patronat du Collège international de philosophie. Dominique Lecourt est chargé au nom d'un groupe de ses anciens élèves d'obtenir l'accord pour organiser ce colloque : de prime abord, il bougonna puis fit savoir que cela « lui faisait plutôt plaisir » à la condition qu'il ne soit pas obligé de venir. Il adressa un message au président du conseil d'administration du Collège international de philosophie pour excuser son absence : « Il ne m’est pas possible, à mon âge, de faire autrement que j’ai toujours fait, c’est-à-dire considérer ce qu’on appelle mon œuvre comme autre chose que la trace de mon métier. »[51].

Une philosophie de la science[modifier | modifier le code]

Les principales œuvres philosophiques de Canguilhem sont Le Normal et le Pathologique (publié en 1943 et complété lors d'une réédition en 1966) et La Connaissance de la vie (1952).

Le premier ouvrage est une recherche approfondie sur la nature et le sens de la notion de normalité en médecine et en biologie, mais aussi sur la production et l'institutionnalisation des connaissances scientifiques. Aujourd'hui encore, Le Normal et le Pathologique reste fondamental sur le plan de l'anthropologie médicale et de l'histoire des idées, et a connu un grand retentissement, notamment par le biais de l'influence que Canguilhem a exercé sur Foucault[52].

Le deuxième est une étude à propos de la spécificité de la biologie en tant que science, la signification historique et conceptuelle du vitalisme, et la possibilité de concevoir l'organisme non pas sur la base de modèles mécanistes ou techniques qui permettraient de le réduire à une machine, mais plutôt de le considérer sous l'angle de sa relation avec le milieu où il vit, sa survie (et dès lors sa relation aux « erreurs » génétiques et à l'« anormalité ») dans ce milieu, et son statut au-delà d'une simple « somme des parties ». Canguilhem prend énergiquement parti dans ce sens, critiquant le mécanisme et soutenant le vitalisme de Thomas Willis. En effet, selon lui, une telle réduction priverait la biologie de son propre champ de recherches, en transformant selon un processus idéologique des êtres vivants en structures mécaniques incluses dans un équilibre physico-chimique inapte à rendre compte de la spécificité des organismes et de la complexité de la vie. Plus tard, dans Idéologie et rationalité et dans son Histoire des sciences de la vie, il développa ces critiques.

Distinction[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bibliographie critique de G. Canguilhem par C. Limoges, in F. Delaporte, 1994, op. cité infra.

Essais[modifier | modifier le code]

Principales conférences[modifier | modifier le code]

Principaux articles[modifier | modifier le code]

  • « Une pédagogie de la guérison est-elle possible? », in Nouvelle Revue de psychanalyse, no XVII, p. 13-26, Paris, .
  • « Le cerveau et la pensée » (1980), in G. Canguilhem, philosophe, historien des sciences, 1992, p. 11 à 33 (ISBN 2226062017).
  • « Vie » et « Régulation », articles de l’Encyclopædia Universalis (1974), 2e éd., Paris, 1989.

Recueils posthumes[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Canguilhem, philosophe, historien des sciences, Actes du colloque organisé au Palais de la découverte les 6, 7 et par Étienne Balibar, M. Cardot, F. Duroux, M. Fichant, Dominique Lecourt et J. Roubaud, Bibliothèque du Collège international de philosophie/Albin Michel, Paris, 1993 (ISBN 2226062017).
  • Guillaume Le Blanc, Canguilhem et les normes, Paris, P.U.F., 1996.
  • Gilles Renard, L'Épistémologie chez Georges Canguilhem, Paris, Nathan, 1996.
  • François Dagognet, Georges Canguilhem. Philosophe de la vie, Le Plessis-Robinson, Institut Synthélabo, collection « Les Empêcheurs de penser en rond », 1997.
  • Collectif, Actualité de Georges Canguilhem. Le Normal et le Pathologique, Le Plessis-Robinson, Institut Synthélabo, collection « Les Empêcheurs de penser en rond », 1998.
  • Guillaume Le Blanc, Anthropologie et biologie chez Georges Canguilhem, Paris, P.U.F., 2002.
  • Canguilhem : Histoire des sciences et politique du vivant, avec des textes de Jean-François Braunstein (dir.), François Dagognet, Claude Debru, François Delaporte, Ian Hacking, Dominique Lecourt, Arild Utaker, Paris, PUF, 2007.
  • Guillaume Pénisson, Le Vivant et l'Épistémologie des concepts (essai sur Le Normal et le Pathologique de Georges Canguilhem), Paris, L'Harmattan, 2008.
  • Dominique Lecourt, Georges Canguilhem, Paris, PUF/Que sais je ?, 2008 (ISBN 2130538614).
  • Pierre F. Daled (dir.), L'Envers de la raison. Alentour de Canguilhem, Éd. Vrin, coll. « Annales de Philosophie de l'Université Libre de Bruxelles », 2009 (ISBN 2711621731).
  • Pierre Macherey, De Canguilhem à Foucault, la force des normes, Paris, La fabrique éditions, 2009.
  • Xavier Roth, Georges Canguilhem et l'unité de l'expérience. Juger et agir (1926-1939), préface de Claude Debru, Paris, Vrin, collection « L'histoire des sciences - textes et études », 2013 (ISBN 978-2-7116-2491-1).
  • Louise Ferté, Aurore Jacquard et Patrice Vermeren (dir.), La formation de Georges Canguilhem. Un entre-deux-guerres philosophique, Paris, Hermann, 2013 (ISBN 9782705686666)
  • Frédéric Mathieu, Les Valeurs de la vie. Lecture actualisée de l’œuvre de G. Canguilhem, le Normal et le Pathologique (1966), Paris, In Libro Veritas, 2014 (ISBN 978-2-35209-777-8).
  • Claude Debru, Georges Canguilhem, science et non-science, Paris, Éditions Rue d'Ulm, 2018.
  • Emiliano Sfara, Georges Canguilhem inédit. Essai sur une philosophie de l'action, Paris, L'Harmattan, collection « La philosophie en commun », 2018 (ISBN 978-2343144665).
  • Samuel Talcott, Georges Canguilhem and the Problem of Error, Palgrave Macmillan, 2019.

Sources[modifier | modifier le code]

  1. Samuel Lézé, "Canguilhem", in : Cazier (dir.) Abécédaire de Pierre Bourdieu, Sils Maria, Vrin, 2007, pp. 21-23
  2. CNRS, « Liste des médaillés d'or du CNRS », sur cnrs.fr (consulté le ).
  3. a b et c É. Roudinesco, Philosophes dans la tourmente, p. 19, Fayard, Paris, 2005 (ISBN 9-782213-618852).
  4. a b c d et e M. Trebitsch, « L’intellectuel dans l’action. Lettres de Georges Canguilhem à Jean-Richard Bloch (1927-1946). », in Vingtième Siècle, no 50, p. 114, Sciences Po, 1996 (ISSN 0294-1759).
  5. Alain, « Mars ou la guerre jugée », in La Sage Coutume du duel, p. 45, NRF, Paris, 1921.
  6. É. Chartier, Idées. Introduction à la philosophie. Platon, Descartes, Hegel, Comte., p. 74, Paul Hartmann éd., Paris, 1939.
  7. a et b M. Trebitsch, « L’intellectuel dans l’action. Lettres de Georges Canguilhem à Jean-Richard Bloch (1927-1946). », in Vingtième Siècle, no 50, p. 112, Sciences Po, 1996 (ISSN 0294-1759).
  8. P. Nizan, Les Chiens de garde, Rieder, Paris, 1932.
  9. B. Huisman, « Jean Cavaillès et la philosophie française de l'entre-deux guerres », in Jean Cavaillès, philosophe, résistant. Actes du Colloque d'Amiens, 1984., p. 45, CDRP, Amiens, 1985.
  10. G. Canguilhem, La théorie de l'ordre et du progrès chez Auguste Comte, Sorbonne, Paris, 1926.
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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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