Projet
« Rien d'essentiel ne sera fait si on ne se laisse pas convoquer par l'autre. » Jacques Derrida
Les symptômes que les personnes en difficultés psychosociales donnent à voir et à entendre, comme autant de signes d'une souffrance « psychique » du point de vue du sujet, peuvent tout autant être qualifiés de souffrance sociale.
La diversité de ces manifestations cliniques, souvent diffuses, se déploie à partir de problématiques sociales très concrètes, comme la perte ou le non accès à l'emploi, à la formation, au logement, aux loisirs, aux structures d'aide sociale ou de soins, aux difficultés liées à la parentalité. En fonction notamment de leur histoire, de leur culture d'origine, de leur niveau d'étude, la précarité touche différemment les personnes qui y sont exposées. Elle peut aussi avoir, aux détours de conditions singulières et des trajectoires individuelles, des conséquences plus ou moins graves, tant sur le plan psychique que socio-économique.
Le projet de via voltaire a trouvé sa place dans une logique conjuguant une clinique au cœur du social, des compétences nourries d'une connaissance théorique indispensable des processus de précarisation des sujets et d'une éthique de partage et de solidarité.
- Une éthique de l'intervention
A partir d'un espace commun, qu'il soit mis en œuvre au sein même de l'association ou hors les murs, l'équipe de via voltaire conduit ses missions à l'adresse d'un public en situation de fragilité sociale dans une praxis et un mouvement qui associent d'évidence les sujets comme les partenaires.
L'éthique de via voltaire se fonde fortement sur le respect et la place de chacun, conjugués dans l'interdisciplinarité. L'intervention clinique suppose d'agencer des savoir-faire et des savoir-être convergeant dans une même direction : 'être présent à l'autre, pour l'autre', dans la cohérence.
- Les moyens d'intervention
Au fil du temps, les professionnels de via voltaire ont œuvré à instituer un projet de soutien et d'accompagnement spécifique auprès de personnes exprimant une souffrance psychique fortement liée à une situation de pauvreté, de précarité, voire d'exclusion. En associant l'écoute, le travail artistique comme média d'insertion et celui de médiation sociale avec un large réseau de partenaires, il s'agit d'inscrire dans les pratiques quotidiennes de via voltaire, la nécessité d'une compétence visant à optimiser la dimension d'autonomie de chacun des sujets engagés dans un processus d'insertion sociale et professionnelle. En accueillant la personne avec son vécu de souffrance, souvent invalidant, chaque professionnel pose un cadre d'intervention qui permet d'évaluer et d'accompagner la capacité du sujet à prendre conscience des freins qui jusqu'alors l'ont empêché dans la prise en compte de ses problèmes de santé et d'accès à une démarche d'insertion solide et durable.